C’est reparti pour une nouvelle FIV. A nouveau le cycle de stimulation, les piqures, le ventre de strumpfette, les sautes d’humeur, me voici au réveil super active, ne tenant plus en place, nettoyant tout sur mon passage, vraie tornade blanche et ne pouvant m’empêcher de parler, parler, parler c’est plus fort que moi. Chéri se lève, la tête encore dans ses rêves, il me regarde d’un air bizarre, est ce vraiment avec elle que j’ai choisi de vivre ? Trois heures après, c’est la déprime, je ne dis plus rien, j’ai les larmes aux yeux, fichues hormones. Bref tout se passe comme d’habitude, les douleurs en plus, des maux de ventre beaucoup plus prononcés, le stress selon le médecin. A notre première tentative nous étions tout émoustillés par la nouveauté et par l’espoir, cette fois on sait que cela peut se traduire par un échec, c’est beaucoup moins rigolo. Les œufs grossissent bien, un peu plus lentement, mais vu l’état de leurs futures parents, on comprend qu’ils prennent leur temps.
A nouveau la clinique, la douche et la course en chariot dans les couloirs de l’hôpital. On se croirait dans les rayons d’un supermarché, dix ans, du mal à prendre les virages des têtes de gondoles sans engloutir des clients, et le rire béta qu’on tente de refréner. Mon chauffeur a peu d’humour, apparemment cela ne lui rappelle rien.
Arrivée en salle d’opération toujours aussi glauque. Fermez les yeux. Vous voyez un arbre au milieu du verger… ?? ??? Mais qu’est ce qu’elle me raconte ? Je suis sur une plage de sable blanc, face à une mer turquoise, c’est ça ma vision pour me relaxer moi ! Elle continue. Il y a plein de fruit, de beaux fruits arrivés à maturité. Sa voix se mêle à mes visions idylliques, je n’arrive pas a me concentrer. Vous voyer les fruits mûrs de votre travail. Je me retiens de rire, un peu gros comme analogie non ? Vous cueillez les fruits, sentez leur odeurs, leur texture… Votre compagnon est à vos côté, pour mettre dans le panier les fruits de votre travail. Mon ventre est un panier ? J’hésite entre la franche rigolade et l’exaspération. Je voudrais qu’elle se taise, que je me relaxe tranquille, mais non, elle ne cesse de me parler. Je perds ma plage de vue, je n’aime pas les prairies, c’est humide et froid, on se met de la terre partout sur les chaussures, il y a plein de bestioles et je n’en veux pas dans mon ventre, mince, je suis vexée, vite une idée, OK va pour le bananier et les noix de coco, je veux bien les cueillir pour lui faire plaisir du moment que je garde la sensation des pieds dans le sable chaud et le bruit de l’eau, je m’endors. Enfin.
Je me réveille en même temps que les douleurs au ventre, ça tire, je sort lentement des vapes, racontes des choses dont je ne me souviens plus. Tout s’est bien passé, on abandonne nos neufs ovules et millions de spermatozoïdes à la clinique et rentrons chez nous. J’ai toujours mal au ventre, une poulette sans œufs, et passe l’après midi à dormir. Le plus difficile physiquement est passé.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
reposes toi bien pour être en forme et prête pour accueillir ton ou tes brybrys. Je croise les doigts ! Bizz
RépondreSupprimer