
J’ai toujours cru que j’étais une fille normale. Avec mes envies de chocolat, mes rêves de liberté, les regards angoissés dans la glace après une semaine de fêtes, des abdos contractés en toute discrétion du fond de ma chaise, une fille aux amours ratés qu’on n’a pas osé déclarer et ceux pas ratés qu’on aurait mieux fait d’éviter, avec la volonté de réussir et de choisir sa vie, de devenir la reine des gâteaux et des massages corporels, celle qui a envie d’un chéri, d’un nid douillet et de bébés. Oui, mais voila, je découvre que je ne suis pas normale. Pas dans le style super fille qui a vraiment quelque chose de particulier qui la rend irrésistible. Non, plutôt du style j’ai un beau ventre douillet et personne ne vient s’y loger. Du genre on n’utilise plus de préservatif depuis deux ans et mes règles arrivent avec la régularité du journal TV tous les 26 jours. Et oui, bienvenu dans le monde des filles avec problèmes de fertilité. Celui dont on ne parle pas parce que ça doit être contagieux, parce que cette fille elle doit être un peu névrosée et c’est ce qui bloque ses capacités reproductives, cette fille qui devient chiante et pas rigolote parce qu’elle fait une fixation sur ses tests de grossesse à la con qui continuent, fainéants, de ne tracer qu’un seul petit trait. Bienvenues dans la vie et les angoisses insoupçonnées d’une parmi la dizaine de milliers de filles (ah quand même !) qui montrent enfin leur visage et crient face aux couples « normaux » leur détresse « je veux un bébé ». Allez maintenant que j’ai fait fuir 80 % des lecteurs, on va pouvoir se marrer un peu. C’est vrai que c’est pas marrant, mais vous allez voir, notre seul salut c’est l’humour exécutoire alors bienvenue dans mon journal de bord !
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