16/02/2009

Le plaisir de vomir

20e jour du cycle
J’accompagne mon homme en régate. La régate ce n’est pas vraiment mon truc mais je veux lui faire plaisir, partager un peu de sa passion. Nous voila naviguant sur les flots, la houle nous berce, un peu trop à mon goût. Pas question de flancher. Je fais en sorte d’être une coéquipière modèle, active, flexion ininterrompue des jambes pendant la première manche. A la pause, petit tour du bateau histoire de ranger ce qui ne l’a pas été avant le départ. Et c’est là que la nausée arrive… Cela guettait déjà pendant les allers retours, mais c’est maintenant insupportable. N’est pas un signe avant coureur de la grossesse. Dailleurs depuis deux jours je sens des douleurs inhabituelles à l’aine. Un poids sourd qui appui sur le côté droit… Je ne veux y réfléchir mais je pense que je suis enceinte. Mon chéri voit bien que je ne suis pas dans mon assiette. Avec mille précautions je lui parle des mes hauts le cœur. Immédiatement, il pense bébé. Nous voila tous les deux à tenir un discours prudent. Il faut attendre ce n’est peut être pas ça, mais en attendant nous avons le sourire ravi des gens à qui l’avenir s’ouvre par une belle éclaircie. C’est à ce moment qu’à la faveur d’une vague peut être plus traitre que les autres, mon petit déjeuner remonte et passe par dessus bord ! Vomir ce n’est pas dans mes habitudes. Mais je me relève avec le sourire ! Sur que le petit a déjà le pied marin ! Pour la première fois de ma vie je suis heureuse de vomir mes tripes. Mon compagnon est ravi mais ne dit rien. Je sais qu’il pense : « à quelques semaines sur l’eau sûr qu’on en fera un grand navigateur », et il se voit sûrement en régate avec son nouveau coéquipier car nul doute que ce sera un garçon. Deuxième manche et rebelote, sitôt le bateau livré aux vagues, les restes du repas remontent. Je me retiens le plus possible mais viens un moment où il ne sert plus à rien de lutter. Me voici donc dans la situation la pire pour moi, malade, sur un bateau trempé de la tété aux pieds… et heureuse… Voila à quoi me conduit une envie de bébé. Il faut être fada.
A la troisième manche mon homme décide de rentrer au port. Il voit bien malgré mes efforts que je ne suis pas à la fête aujourd’hui, et prends déjà soin de sa chérie enceinte et du petit. La journée se finie sur un petit nuage, plein d’espoirs et le sourire ravi de ces nausées qui continuent !

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